Marc
GOETINCK, de Bruges, s'est beaucoup
intéressé à Colard MANSION. Au cours de ses recherches, il a découvert
Brito,
auquel il a consacré sa thèse de licence : "Jan Brito, calligraaf en
drukker te Brugge".
Spécialiste
d'histoire de l'art, il y
étudie notamment une pierre tombale qu'il affirme être celle de Brito.
Les
pierres tombales sont nombreuses à
Bruges. Pourtant celle-ci est exceptionnelle par ses dimensions : 2,90
mètres
de haut sur 1,72 de large. Elle date incontestablement de la fin du
15ème
siècle. Usée par les pas, elle a été relevée et apposée sur un mur de
l'église
Saint-Gilles de Bruges. Ce quartier était celui des artistes. La
ColardMansionstraat passe juste derrière l'église.
Trois
personnages sont gravés sur la
dalle : un homme entouré de deux femmes. Il ne s'agit pas véritablement
de
"gisants" : les trois personnes semblent debout, même si leurs têtes
reposent sur des coussins. Un texte se déploie sur une sorte de
banderole entourant
chaque tête : les personnages dialoguent dans le style des poètes
rhétoriqueurs
de la cour de Bourgogne, que fréquenta Brito.
De
ce dialogue, il ressort que la femme
de gauche mourut la première. Puis vint le tour de l'homme, rejoint
plus tard
par la femme de droite.
La
similitude de cette représentation
avec la biographie de Brito (sa première femme morte en 1460, puis
Brito en
1484, enfin Barbara en 1504), le style poétique des dialogues, les
détails
sculptés, l'endroit où se trouve cette pierre : tous ces éléments, et
d'autres
encore, autorisent Marc Goetinck à voir dans cette pierre tombale celle
de J.
Brito.